Un thonier de l'ile de Groix en Martinique Escale sur le thonier de l'ile de Groix.

Un thonier de l'ile de Groix en Martinique

Escale sur le thonier de l'ile de Groix.

Vue sur mer

Vue sur mer

dimanche 30 janvier 2022 à 17h34

 


C'est par un beau début de matinée ensoleillée et sous une légère brise des alizés d'est, que je vois apparaître ce vieux gréement mythique de l’île de Groix. Dans un lent et majestueux déplacement, il est entré dans la magnifique baie des Anses d'Arlet en Martinique. Il lui aura fallu parcourir plus de 4500 milles marins en 45 jours de navigation.


Construit aux Sables-d’Olonne en 1934, ce vieux gréement le « Biche » a été sauvé de la destruction par quelques passionnés et il a été remis à l’eau en 2012.

« Biche » est un dundée, thonier de l'île de Groix, construit en 1934 aux Sables d'Olonne par le chantier Aimé Chauffeteau  pour Ange Stéphan, surnommé Ange Biche, d'où le nom du navire. 90 ans après son lancement aux Sables, « Biche »  a été sauvé de la destruction par quelques passionnés. Il a bénéficié d’une restauration par le chantier du Guip, de 2009 à 2012, le gréement redessiné et mis en œuvre par l’Association « les Amis du Biche » après un travail de recherche, sans oublier les voiles taillées par la maison Burgaud. Sa motorisation est composée de 2 moteurs Perkins de 90 chevaux.

De nombreux thoniers de l’île de Groix ont été construits aux Sables-d'Olonne. Le chantier Aimé Chauffeteau construisait des bateaux robustes, conçus pour la pêche au thon au début du siècle dernier. L’île de Groix était réputée pour la pêche au thon. Elle disposait d'une flottille conséquente permettant d'aller chercher le thon le plus loin des côtes. Au début du XXème siècle, Port-Tudy était le premier port thonier français et toute l'île était rythmée par la pêche au thon. « Biche »  fut basé à Groix jusqu'en 1956 et pêchait le thon aux lignes traînantes sur tangons, des cotes portugaise au sud de l'irlande.

Bonjour Jean, tout d'abord merci de nous recevoir, pouvez vous nous expliquer la démarche symbolique en rejoignant les Antilles ?

En effet il y a derrière « Biche »  tout un passé, une histoire de la pêche bretonne. En 1924, le thonier « Saint Paul », équipé d'un vivier, pêche la langouste le long des côtes d’Afrique, mais par manque de langouste dans la région, le « Saint Paul » est alors parti vers les Antilles. En début 1925 il revient à Groix avec les cales pleines. Le « Saint Paul » sera le premier navire breton à ouvrir la route pour la pêche à la langouste aux Antilles. C'est donc à travers cette première transat que le thonier « Biche »  lui rendra hommage.

Ce film a été réalisé par Alain Pichon (Université d'Évry Paris Saclay)

Pouvez-vous nous parler de la vie à bord ?

Il peut accueillir 16 personnes en navigation de plusieurs jours, 32 en navigation à la journée, et 70 en réception à quai (équipages inclus). Les aménagements se composent d’une cuisine fonctionnelle, 2 toilettes, une douche, 16 couchages très confortables. Sa capacité est de 1400 litres d’eau, et de 1200 litres de gasoil. Ce qui permet au plus grand nombre de naviguer sur le dernier thonier dundée de l’Atlantique dans des conditions de confort et de sécurité optimales.

Durant la saison d'hiver, pouvez vous nous parler de la transatlantique que vous proposez ? La participation aux navigations et aux manœuvres ?

Les manœuvres sont donc effectuées avec les équipements traditionnels d'époque et les journées rythmées par les quarts de navigation.


Une fois arrivés en Martinique, quelles sont les activités proposées ?

Une fois sur place, le « Biche » organisera des croisières en janvier et février, entre la Guadeloupe et la Martinique. Mais il y aura aussi « une portée pédagogique » Des écoliers de Martinique et de Guadeloupe visiterons le navire après avoir suivi le thonier lors de sa transatlantique.


Une transat aller annonce, en fin de saison, une transat retour, et le « Biche » a besoin de revenir à son port de départ, comment prévoyez-vous son retour ?

Il s’engagera dans la traversée retour mi mars en passant par les Açores. L’objectif pour nous est d'être à Lorient fin avril pour reprendre son travail saisonnier autour de la Bretagne. Environ neuf passagers pourront embarquer, il reste quelques places, car il ne reviendra pas les cales vides. « On va ramener du soleil local, du rhum, afin de s’inscrire dans une démarche de transport durable »


Merci Jean d'avoir bien voulu partager votre aventure sur la Caraïbe, nous vous souhaitons bon vent pour le retour.

Le lien vers le blog de la transat 

Blog : https://latransatdubiche.wordpress.com/

et le site internet 

https://www.lebiche.com/?titre=biche-aux-antilles&mode=actualites&id=9300

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